L’habituation est un phénomène psychologique qui consiste en une diminution graduelle de l’intensité ou de la fréquence d’apparition d’une réponse suite à la présentation répétée ou prolongée du stimulus l’ayant déclenchée.

L’allégorie de la grenouille est régulièrement employée pour définir ce concept : si l’on plonge une grenouille dans de l’eau bouillante, elle s’échappe aussitôt. Par contre, si on la plonge dans de l’eau froide progressivement portée à ébullition, elle manque de vigilance, s’engourdit peu à peu et finit par mourir, ébouillantée.

Dans un pavillon de banlieue, cuisine et salon en enfilade, la famille Sennes vit repliée sur elle-même. Alain, le père, découpe et emballe à domicile du saumon fumé pour une société norvégienne. Claudia, la mère, secrétaire dans un bureau d’assurances, s’accroche au cadre bien défini d’une réalité faite de contrats et de risques anticipés. Yvonne, la tante, est chauffeur de bus et tourne en boucle dans la ville. Stagnant dans cette inertie mortifère, la petite Anni promène le bocal de son poisson rouge et veille à ne pas faire trop de remous tandis que sa famille l’encourage à nourrir une chimère : un jour ils partiront en Norvège visiter l’entreprise de papa ! Le jour de son septième anniversaire, Anni décide de prendre les choses en main, déterminée à ne plus leur laisser le choix. Par le biais d’une vente aux enchères radiophonique, elle liquide l’existence de sa famille. Tout bascule.

Dans un long mouvement progressif, la nature envahit la maison. Les lianes glissent le long des murs, les fougères pénètrent le mobilier, le gazon recouvre le sol du salon. Bientôt, l’eau s’infiltre dans la cuisine. La nature s’impose et la famille lutte pour sa survie, contre le mouvement initié par l’enfant. L’esthétique bascule vers l’imaginaire. La parole cède sa place au signe. Une mutation s’opère : les hommes deviennent poissons, motif principal et récurrent de l’histoire. Le mouvement circulaire, ligne commune aux trajectoires des différents personnages, se brise. Dans ce nouveau monde, plus rien jamais ne tournera rond.

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Conception écriture et mise en scène Anne-Cécile Vandalem
Assistanat Céline Gaudier
Scénographie Marie Szersnovicz
Création lumières  Samuel Marchina
Création sonore et musicale Pierre Kissling
Son  Juliette Wion
Costumes  Laurence Hermant
Maquillage et perruques Marie Messien
Collaboration à l’écriture Christine Aventin

Avec Brigitte Dedry, Véronique Dumont, Alexandre Trocki, Epona Guillaume, Chloé Résibois

Création Novembre 2010
Production déléguée Théâtre de Namur
Coproduction  Théâtre de la Place, Kunstenfestivaldesarts, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, Das Fräulein (Kompanie),



30 novembre – 11 décembre 2010 –Théâtre de Namur, Le Grand Manège (Be)
5 & 6 janvier 2011 – Bonlieu – Scène nationale d’Annecy (Fr)
3 & 14 janvier 2011 – Le Toboggan – Centre culturel de Décines (Fr)
18 a- 21 janvier 2011 – Théâtre de la Place (Be)
27 & 28 janvier 2011 – Maison des Arts du Léman (Fr)
3 & 4 février 2011 – Le Rive Gauche (Fr)
2 – 4 avril 2011 – Volcan – Scène nationale du Havre (Fr)
20 – 23 mai 2011 – Kunstenfestivaldesarts (Be)
8 – 12 novembre 2011 – Théâtre National Wallonie-Bruxelles (Be)
15 novembre 2011 – Le Granit, scène nationale de Belfort (Fr)
18 & 19 novembre 2011 – Théâtre National de Bretagne dans le cadre du festival « Mettre en scène » (Fr)
24 & 25 novembre 2011 – Maison de la Culture dans le cadre de Next – International Arts Festival (Be)



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